(English) zvuKlang. CD Review. Frankreich. REVEU&CORRIGEE #99. Mars 2014

 VOCCOLOURS & ALEXEY LAPIN

ZVUKLANG

LEO LR 690 – DIST. ORKHÊSTRA

JOHN ZORN

SHIR HASHIRIM

TZADIK TZ 8310 – DIST. ORKHÊSTRA

Author: PIERRE DURR

http://www.revue-et-corrigee.net/?v=parutions&parution_num=99

 

La voix domine ces deux enregistrements. D’un côté un quartet mixte, deux voix féminines (Brigitte Küpper, Gala Hummel), deux voix masculines (Norbert Zajac, Iouri Grankin). De l’autre cinq voix féminines (Martha Cluver, Lisa Bielawa, Kathryn Mulvehill, Abigail Fisher et Kirsten Sollek). Les premiers, VocColours, sont germaniques, les autres, les Sapphites, américaines. Si VocColours fait, semble-t-il, sa première apparition sur cd, les Sapphites ontdéjà émargé sur un autre enregistrement de John Zorn, Frammenti del Sappho, sur Mysterium TZ 8018. Et certaines d’entre elles fi guraient déjà sur quelques enregistrements du même label. Sur
ZvuKlang (contraction de deux mots, slave et allemand, signifiant la meme chose, le son), le quatuor VocColours est accompagné par le pianiste russe Alexey Lapin. La différence principale entre les deux enregistrements réside toutefois dans le style vocal abordé. Les Allemands se réclament surtout de la tradition de l’onomatopée, de l’approche dadaïste de la voix ou, c’est selon (Angst vor Gespenstern), des pratiques du théâtre expérimental européen confrontées à des emprunts slaves ou orientaux. Le tout ponctué par
les interventions rythmées et atonales du piano préparé de Lapin. Délicieusement chaotique…
Shir Hashirimest de facture plus classique. Le point de départ en est le Cantique des Cantiques, poème plus ou moins érotique du roi Salomon, comme en témoignent d’ailleurs les illustrations tirées des croquis d’Auguste Rodin. De la création initiale qui impliquaient des récitants (don’t Lou Reed et Laurie Anderson lors de sa création en 2008 à New York, ou Mathieu Amalric lors de sa présentation à la Cité de la Musique de Paris en 2009 !) ne subsistent ici que le chœur sans textes assure par les Sapphites, plongeant l’auditeur dans un environnement rappelant aussi bien le minimalisme vocal d’une Meredith Monk que le plain-chant médiéval de la pré-Renaissance.